Environnement en Éthiopie : enjeux, défis et initiatives
L’Éthiopie, pays de la Corne de l’Afrique, est reconnue pour sa diversité écologique, ses paysages montagneux, ses hauts plateaux fertiles et ses savanes arides. Mais malgré ses richesses naturelles, l’environnement en Éthiopie fait face à de graves menaces : déforestation, désertification, changements climatiques et érosion de la biodiversité. Dans cet article, nous explorons la situation environnementale du pays, les principaux défis à relever ainsi que les initiatives prises pour un développement plus durable.
Une biodiversité exceptionnelle mais fragile
L’Éthiopie est l’un des pays africains les plus riches en termes de biodiversité. On y trouve plus de 6 500 espèces de plantes, dont un grand nombre sont endémiques. Le pays abrite également une faune variée : éléphants, lions, antilopes, babouins, ainsi que des oiseaux rares dans les hauts plateaux et les forêts.
Cependant, cette biodiversité est menacée par la perte d’habitat, la fragmentation des écosystèmes et la pression croissante de l’agriculture. Les forêts tropicales humides, notamment dans les régions du sud et de l’ouest, ont considérablement reculé au cours des dernières décennies.
La déforestation : un problème critique
La déforestation en Éthiopie est l’un des problèmes environnementaux majeurs. Au début du XXe siècle, les forêts couvraient environ 35 % du territoire. Aujourd’hui, ce chiffre est tombé à moins de 4 %, principalement en raison de la coupe de bois pour le chauffage, la cuisson et l’agriculture de subsistance.
Cette déforestation entraîne des conséquences graves : érosion des sols, perte de fertilité, perturbation du cycle de l’eau et réduction de la couverture végétale, ce qui aggrave les effets de la sécheresse.
Le changement climatique et ses impacts
Comme de nombreux pays africains, l’Éthiopie est très vulnérable aux changements climatiques. Les températures moyennes augmentent progressivement, entraînant des sécheresses plus fréquentes, des inondations soudaines et l’instabilité des saisons des pluies.
Le secteur agricole, qui emploie plus de 70 % de la population, dépend fortement des précipitations. Ainsi, les irrégularités climatiques ont un impact direct sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance. Certaines régions, comme l’Afar ou le Somali, sont particulièrement exposées à la désertification.
L’agriculture et l’environnement : une relation délicate
L’agriculture est à la fois une source de richesse et un facteur de dégradation environnementale en Éthiopie. L’expansion des cultures, le surpâturage et l’exploitation non durable des sols ont conduit à une érosion massive dans de nombreuses régions.
Des pratiques agricoles intensives, souvent sans techniques de conservation, ont contribué à la dégradation des terres. En réponse, des programmes de restauration des paysages et d’agriculture durable sont mis en œuvre, notamment l’utilisation de haies végétales, les cultures en terrasses et la rotation des cultures.
Pollution et gestion des déchets
La pollution, bien que moins visible qu’ailleurs, devient un problème croissant, surtout dans les zones urbaines comme Addis-Abeba. L’absence de systèmes efficaces de gestion des déchets solides et liquides entraîne des pollutions de l’eau et de l’air, affectant la santé des populations.
Le développement industriel, bien que modeste, augmente les risques de rejets chimiques et de pollution des rivières. L’éducation environnementale et les infrastructures de recyclage restent insuffisantes face à la croissance urbaine.
Politiques environnementales en Éthiopie
Le gouvernement éthiopien a intégré l’environnement au cœur de ses stratégies de développement. Le Plan de Croissance et de Transformation (GTP) inclut des objectifs environnementaux, tandis que l’initiative « Climate-Resilient Green Economy » (CRGE) vise à faire de l’Éthiopie une économie verte d’ici 2030.
Parmi les mesures adoptées :
- La plantation de millions d’arbres chaque année dans le cadre de la campagne « Green Legacy ».
- Le développement des énergies renouvelables (hydroélectricité, solaire, éolien).
- La promotion de l’agriculture durable et de la conservation des bassins versants.
- La création de zones protégées et de parcs nationaux.
Rôle des ONG et de la coopération internationale
De nombreuses organisations internationales et ONG environnementales soutiennent des projets en Éthiopie. Par exemple :
- WWF travaille sur la conservation de la faune et la gestion durable des ressources.
- GIZ (Allemagne) soutient des projets d’énergie renouvelable et de reboisement.
- USAID appuie des programmes d’adaptation climatique et de résilience communautaire.
Ces partenariats sont essentiels pour renforcer les capacités locales, financer les initiatives écologiques et sensibiliser les populations.
Éducation environnementale et sensibilisation
La sensibilisation à l’environnement reste un défi, notamment en milieu rural. De nombreuses communautés manquent d’informations sur les effets de la déforestation, de la pollution ou des pratiques agricoles nuisibles.
Des campagnes éducatives, des programmes scolaires et l’implication des leaders communautaires sont en cours pour encourager des comportements plus respectueux de l’environnement.
Conclusion : un avenir incertain mais porteur d’espoir
L’environnement en Éthiopie est à la croisée des chemins. Si les défis sont immenses – notamment en matière de déforestation, de changement climatique et de gestion des ressources naturelles – les initiatives actuelles montrent une prise de conscience croissante.
Grâce à une volonté politique affirmée, au soutien des partenaires internationaux et à une meilleure implication des communautés locales, l’Éthiopie peut tracer la voie vers un modèle de développement plus durable, conciliant croissance économique et protection de l’environnement.